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Sous-traiter nous a permis de développer l’activité.

par mktg_exap
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Cette imprimerie est à la fois une vieille histoire, puisqu’elle a été inaugurée en 1870, et une histoire de famille, puisque père et fils travaillent ensemble. Mais contrairement aux schémas habituels, ce n’est pas le fils qui a suivi les traces de son père, c’est le père qui a quitté son métier pour venir épauler son fils. Mais ce n’est pas la seule originalité de cette imprimerie basée à Vienne, qui mise sur la sous-traitance pour conquérir sa clientèle.

Pouvez-vous nous présenter votre imprimerie, Vienne Imprim’ ?
Il s’agit d’une très vieille imprimerie qui existe depuis 1870 et qui a vu toutes les évolutions du monde de l’imprimerie. J’ai racheté cette entreprise en 2009. Les anciens propriétaires partaient à la retraite. A l’époque, il s’agissait d’une imprimerie de labeur avec des machines offset et un graphiste, qui imprimait un journal d’annonces légales et qui travaillait beaucoup avec les municipalités des alentours.

Pourquoi avez-vous racheté ce fonds de commerce ?
C’est une histoire d’opportunité. À ce moment-là, je travaillais comme commercial pour une imprimerie lyonnaise. J’avais envie de m’installer à Vienne, et le fonds de commerce était plutôt bon marché. Je n’étais pas un spécialiste du métier, mais l’envie était là. Et j’ai continué de travailler avec le seul employé de l’entreprise, qui avait 56 ans et qui a assuré la continuité jusqu’à son départ à la retraite.

Les débuts ont été difficiles ?
La prise en main n’a pas été évidente. Je n’avais que 24 ans et techniquement, je n’y connaissais rien. Au départ, je me suis beaucoup appuyé sur le fichier-client existant, composé principalement de petites mairies qui commandaient des travaux en noir et blanc. J’ai commencé par travailler ce fichier existant en essayant d’élargir ce que l’on pouvait proposer. Puis mon père m’a rejoint. Il était directeur d’une concession automobile et cherchait quelque chose de moins prenant et de moins stressant. Il m’a ensuite aidé à développer la clientèle.

Comment avez-vous procédé pour développer votre offre ?
Nous avons fait beaucoup de salons, où nous avons découvert d’autres manières de travailler. Assez rapidement, nous avons travaillé en sous-traitance. Nous avons très vite compris que le monde de l’imprimerie se scindait en deux catégories : ceux qui produisent et ceux qui vendent. D’un côté, on a les grosses imprimeries, ceux que j’appelle les industriels de l’impression, qui font de lourds investissements dans leur parc machine, qui ont besoin de les rentabiliser et de les faire tourner au maximum. De l’autre, les petites imprimeries de quartier comme nous, dont le travail repose principalement sur l’aspect commercial, avec une imprimante numérique pour les travaux de base et un réseau de sous-traitants pour les travaux spécifiques.

C’est comme cela que vous fonctionnez ?
Bien sûr, et je pense que c’est réellement là que se situe notre force. Tout d’abord, cela nous permet de ne jamais avoir de goulots d’étranglement. Il suffit de faire appel à un autre fournisseur. Surtout, nous n’avons pas à acheter tel ou tel équipement pour diversifier notre offre. Il est impossible aujourd’hui pour un imprimeur local de pouvoir investir dans un parc machine qui couvre toutes les demandes clients, d’autant qu’aujourd’hui, le print a tendance à perdre du terrain face aux produits de signalétique, comme les enseignes ou les bâches.

On est entrés à l’ère des imprimeurs sans imprimante ?
Presque ! Aujourd’hui, les imprimeurs de petite taille qui souffrent sont souvent ceux qui ont investi dans des outils de production avant d’avoir la production pour la rentabiliser, alors que tout l’enjeu réside dans la relation client et la relation fournisseur. Pour tout dire, la vraie difficulté pour un petit imprimeur aujourd’hui, c’est de trouver des sous-traitants fiables et réactifs. Une fois que ce réseau est constitué, vous avez toute la latitude nécessaire pour démarcher et gagner de nouveaux marchés.

Comment envisagez-vous l’avenir ?
Plutôt sereinement. Nous avons développé des relations de confiance avec nos imprimeurs, ce qui nous permet de proposer une large palette de produits à nos clients. Par ailleurs, n’étant plus accaparés par la production pure, nous sommes en capacité de prospecter et de gagner de nouveaux clients. Depuis l’arrivée de mon père dans la société, nous travaillons avec quatre ou cinq grosses entreprises de la région, alors qu’au départ, ma clientèle était plutôt composée de petites municipalités, de TPE et de particuliers. Il arrive même que je sois surpris par l’importance de certains marchés que nous remportons, puisqu’il nous aurait été impossible de les honorer si nous devions assurer la production en interne. En travaillant avec nos sous-traitants, nous arrivons à nous positionner, tant sur la qualité que sur les délais et les prix. Aujourd’hui, nous avons trouvé le bon équilibre, avec des clients importants, sans toutefois être trop dépendant de l’un d’entre eux.

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