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Festival Figuré.e à Toulouse : rencontre avec l’équipe du Collectif Pépite

La troisième édition du festival Figuré.e s’est déroulé du 15 au 22 mai dernier et, comme pour d’autres événements festifs d’envergure, Exaprint en était partenaire pour l’impression des supports de communication. Rencontre avec le collectif Pépite, à l’origine du festival depuis 2018. Entre créativité, inclusivité et curiosité ce les 9 graphistes qui composent cette équipe explorent et construisent des espaces de liens et de rencontres en plein cœur de la ville rose.

Jerome Sallerin, Margot Paul, Bastien Rivière, Laura Martin, Morgane Chambrion, Renaud Benard, Vivien Gorse, Théo Guillard, Aurélien Saly. Toustes sont passionné.e.s de création graphique et forment le collectif Pépite. Agathe Hoffmann, Responsable Communication et Marque chez Exaprint, leur a posé quelques questions.

L’histoire du Collectif Pépite

Parlez-nous un peu de vous…

Pépite est un collectif de neuf graphistes, typographes, illustrateur.ice.s. Créé en en 2015, le groupe, à travers des expositions et des ateliers ouverts au public a toujours eu pour but de promouvoir la création graphique. Pépite est également un studio de création graphique menant des projets de design complets. En s’extirpant du media imprimé ou numérique, nous habillons des espaces et des lieux à travers une approche hybride, ludique et multidisciplinaire.

Après des escales dans différents pays comme la Chine ou le Canada, les membres de Pépite sont répartis entre Toulouse et Paris ou iels développent leur pratique.

Quelles sont les principales activités du collectif Pépite ?

À travers les pratiques auto-initiées par le collectif, les demandes se sont développées et une branche dédiée à la commande graphique a été fondée en 2017. Elle était à ce moment gérée par quatre des membres du collectif. Le studio crée des systèmes visuels, de manière décomplexée et décalée, réinventant ses outils que sont la typographie et l’illustration pour le support imprimé ou web. Pépite dessine et distribue des caractères typographiques. La question de la lettre de manière générale est très présente au sein des propositions du studio. Nous aimons imaginer des identités mouvantes et évolutives. Pépite accorde une importance toute particulière à l’imprimé et ses différentes disciplines. Le studio imprime depuis plusieurs années avec son propre matériel en risographie.

Atelier Riso

L’atelier dispose d’un duplicopieur Riso, système japonais de reprographie utilisé aujourd’hui pour de l’impression d’art. À la fois économique et écologique, ce procédé est unique en son genre. C’est une impression de tons directs inédits en impression classique (teintes vives, fluos ou métallisées) en superposition de couches translucides ou couvrantes. Le traitement de l’image en une trame aléatoire harmonieuse produit un rendu à la fois artisanal et semi-automatisé, rendant chaque tirage unique.


Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Les sources d’inspirations sont très multiples. Les membres se nourrissent de formes émergeantes dans les domaines de la typographie, comme du motion design ou de l’illustration. Le studio tente de renforcer son potentiel plastique en organisant des résidences internes pour ses membres. Cet espace permet de creuser des questions plastiques déconnectées de toute commande.

Création par Aurélien Saly

Quelles sont les techniques de travail que vous utilisez et pour quelles raisons ?

À travers les médias imprimés comme numériques, que Pépite n’oppose pas, mais au contraire tente de rapprocher, les membres expérimentent autour des potentiels évolutifs comme la typographie variable, l’interactivité des médias web. Le terme de « graphisme augmenté » revient régulièrement. Les objets imprimés ont souvent au moins des doubles fonctions. Ils peuvent ainsi se déployer en autre chose que pour leur usage initial.

Nous aimons travailler à plusieurs sous forme rituelle de règles du jeu. Ces moments se font de façon collective ou parfois sous forme d’échanges. Il faut imaginer une sorte d’itération, un petit peu comme une partie de ping-pong. Toutes les idées qui en ressortent sont comme des couches qui se superposent les unes aux autres pour créer des rencontres inattendues. La contrainte est très souvent vue comme libératrice, permettant de sortir de ses propres sentiers balisés et de pouvoir explorer.

Quel est l’équilibre que vous avez trouvé entre les commandes et les projets du collectif (tel que le Festival) ?

L’équilibre est encore complexe à trouver car, en effet, le travail d’administration et de gestion du festival se fait de manière bénévole pour les membres de Pépite, sur le temps de travail du studio, générant un manque à gagner non-négligeable. Avec l’engouement que génère la manifestation, prenant de l’ampleur d’année en année, nous espérons trouver un équilibre pérenne.

Aussi, le fait de fonctionner en petite équipe sur des longues périodes en commun permet à chacun.e de prendre une retraite temporaire. C’est à la fois ressourçant et indispensable.

Une journée type chez le collectif Pépite, ça ressemble à quoi ?

L’avantage en travaillant sur le festival, ainsi que des projets de commandes très variés, est qu’une journée type n’existe pas vraiment. Une journée commence relativement tôt et se finit assez tard, pouvant aller de l’installation, peinture, menuiserie à des heures de kerning typographique, en passant par des salves de mails ou encore des tirages risographiques.

Festival figuré.e : un évènement local et inclusif

Qu’est ce que vous souhaitez transmettre à travers de festival ?

Le festival est né de l’envie très personnelle du collectif de rencontrer et de fédérer humblement la scène locale toulousaine. L’envie de faire résonner à une échelle nationale les voix toulousaines s’est rapidement faite sentir également. Ce festival se veut accessible aux public initiés et spécialisés en proposant beaucoup de médiation, d’accessibilité et d’inclusivité. L’objectif étant que chacun.e puisse trouver et créer son propre espace, de façon sereine et créative. Lorsque l’on vient à ce festival, c’est pour voir, écouter, mais aussi faire. Et cette notion est très importante pour nous. Elle implique que les visiteurs sont actifs dans le processus de création.

Comment sélectionnez-vous les intervenants du festival ?

Nous sélectionnons nos intervenant.e.s d’après ce que nous connaissons de leur pratique, de leur travail et leur proposons des formats d’ateliers, de conférences, de stands. Nous faisons beaucoup de veille tout au long de l’année pour découvrir toujours de nouveaux talents.

Quelles relations entretenez-vous avec la scène graphique (Bonnefrite, Paul Cox…) ?

Nous sommes très fier.e.s du petit réseau que nous entretenons depuis quelques années. Bien sûr une partie de nos invité.e.s se connaissent avant de se voir au festival. Mais il arrive que de belles rencontres se fassent et nous en sommes ravi.e.s.

Nous sommes avant tout admirateur.ice.s de personnes comme Bonnefrite et Paul Cox. Ce fut un immense plaisir d’échanger et de créer avec eux autour de la préparation de l’exposition.

Quels champs souhaitez-vous explorer ?

Le motion design était une discipline nouvelle au sein de la programmation de cette année. C’est le studio Bumo qui en est à l’origine. Nous aimerions beaucoup développer cette proposition. Des domaines comme ceux de l’édition plus traditionnelle, en complément de l’édition sauvage et indépendante, nous plairaient également.

L’imprimé : entre lien social et médiation

Quel est l’importance de la présence d’un imprimeur sur le festival selon vous ?

Le rôle de l’imprimeur est crucial au sein d’une manifestation dédiée aux arts graphiques. Il serait problématique d’organiser une manifestation sans. On parle dans le métier de cette fameuse « chaîne graphique » que forment graphistes et imprimeurs. Nous même, dans notre métier, sommes à l’écoute en permanence de ce que les imprimeurs peuvent apporter comme solutions et valeurs ajoutées aux projets.

Design et impression par Pépite

Nous sommes friands d’explorer des formats de grande taille, notamment en termes de besoins signalétique. Or l’impression en risographie est limitée à un certain type de papier et de format.

Pourquoi avoir choisi de faire appel à Exaprint ?

Nous avions déjà travaillé avec vous, dans le cadre de commandes plus modestes. Grâce à la diversité des techniques et des supports et des formats imprimables, nous avons pu déployer notre identité. Les grand formats nous ont permis d’être visibles et de communiquer à la hauteur de l’envergure de cette manifestation.

Ce fut un véritable honneur de collaborer avec vous pour cette édition. Votre présence est un gage de crédibilité pour les festival, d’autant plus auprès d’un public de créatifs.ves, qui vous connait.

Rendez-vous en 2024 pour l’édition #4 du Festival Figuré.e !

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