Vous cherchez un restaurant sur Google. L’IA vous propose direct trois suggestions avec avis, horaires, menu. Vous réservez. Vous n’avez cliqué sur aucun site. Bienvenue dans l’ère du « zéro-click ».
Et c’est en train de foutre un sacré bordel (excusez-moi du terme) dans le marketing digital.
Parce que si les gens ne cliquent plus, tout le modèle s’effondre : le SEO, le SEA, les pubs Meta, tout ce sur quoi les marques misent depuis 15 ans. Le patron de CloudFlare tire la sonnette d’alarme : le trafic de référence, qu’il soit organique ou payant, est en chute libre.
Mais il y a un truc marrant dans cette histoire : pendant que le digital s’embourbe, le print pourrait bien revenir par la grande porte.
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Quand l’IA tue le clic
ChatGPT, Perplexity, Google AI Overview… Ces outils répondent direct à vos questions sans vous envoyer ailleurs. Résultat ? Les sites web, même bien référencés, ne voient plus personne débarquer.
Pour le e-commerce, c’est encore plus violent. Vous cherchez un cadeau pour un mariage ? ChatGPT vous donne trois suggestions avec les liens. Perplexity vous proposera bientôt de payer direct dans l’app via PayPal. Google affiche sa sélection au-dessus des annonces payantes.
Traduction : vous pouvez claquer des fortunes en pub, votre visibilité va quand même diminuer. Parce que l’algorithme de l’IA décide pour vous quels sites montrer. Et personne ne sait vraiment comment ça marche.
Sur LinkedIn, des « experts » vous vendent des techniques pour « ranker dans ChatGPT ». Mais franchement ? On n’a aucun recul. C’est la loterie.
Le digital sature, les cerveaux aussi
Avec l’IA générative, tout le monde produit du contenu en masse. Même message, mêmes canaux, même ton. Résultat : un bruit de fond insupportable.
Les gens zappent, scrollent, ignorent. La fatigue publicitaire est réelle. Et pendant ce temps, les coûts des campagnes digitales explosent pour des résultats en baisse. Le ROI devient ridicule.
On arrive à un point de rupture : le tout-digital ne suffit plus. Il faut diversifier. Sortir de l’écran. Revenir au concret.
Le print : l’arme de différenciation inattendue
Dans ce brouhaha ambiant, un flyer bien réalisé, une carte glissée dans un colis, un catalogue soigné… ça devient presque révolutionnaire.
Pourquoi ? Parce que ça sort du lot. Parce qu’on le touche. Parce qu’on ne peut pas le scroller. Parce qu’il reste sur le bureau, sur la table basse, dans le sac.
Les supports physiques créent une expérience sensorielle que le digital ne peut pas reproduire. Ils marquent la mémoire différemment. Et surtout, ils arrivent dans un espace vierge : plus personne ne fait de print, donc ceux qui s’y remettent ont le champ libre.
Un exemple ? Les marques e-commerce qui glissent une petite carte de remerciement personnalisée dans leurs colis. Ça coûte pas grand-chose, mais ça crée un lien émotionnel immédiat. Les clients se sentent considérés. Ils gardent la carte. Ils parlent de vous.
Le e-commerce redécouvre le papier
Les pure players ont souvent une culture 100% digital. SEO, Ads, social media, c’est leur religion. Mais ils passent à côté d’un truc énorme : leurs clients ne reçoivent quasi RIEN en physique.
Alors quand ils reçoivent un vrai colis avec quelque chose dedans — une carte, un goodie, un flyer promo — ça les marque. Parce que c’est rare. Parce que ça fait plaisir.
Et le print s’intègre facilement au digital : un QR code sur un flyer, et hop, vous ramenez le client sur votre site ou vos réseaux. Pas besoin de choisir entre les deux. Les deux se complètent.
Ces « gestes physiques » renforcent la fidélisation, boostent les rachats, stimulent le bouche-à-oreille. Ils donnent de la consistance à une marque qui existait jusque-là uniquement à travers un écran.
Le retour des techniques qui marchent
Le marketing direct, l’asilage colis, les campagnes de flyers, l’ISA (Imprimé Sans Adresse)… tout ça a fait ses preuves pendant des décennies. La VPC s’est construite là-dessus.
Ces techniques n’ont jamais cessé de fonctionner. C’est juste qu’on les a abandonnées parce que le digital paraissait plus simple, plus rapide, plus mesurable.
Sauf que maintenant, avec l’effondrement du modèle digital classique, ces canaux « old school » redeviennent ultra-pertinents. Ils permettent de construire une notoriété solide, d’annoncer des promos, de faire connaître des produits… sans dépendre d’un algorithme opaque.
La différence avec avant ? Aujourd’hui, le print peut être ultra-ciblé, automatisé, intégré dans vos outils de CRM et de marketing automation. C’est du direct mail 2.0.
Print + Digital = la vraie stratégie gagnante
L’avenir du marketing, c’est pas l’un ou l’autre. C’est les deux.
Le digital pour la réactivité, le tracking, le retargeting.
Le print pour la mémorisation, l’émotion, la différenciation.
Les marques qui vont s’en sortir sont celles qui vont mixer intelligemment les canaux. Pas celles qui mettent tous leurs œufs dans le même panier digital qui prend l’eau.
Exemple de mix gagnant :
- Une campagne d’ISA pour toucher un quartier ciblé
- Un QR code qui renvoie vers une landing page personnalisée
- Un retargeting digital sur ceux qui ont scanné
- Un objet publicitaire envoyé aux meilleurs clients
Chaque canal renforce l’autre. C’est ça, une vraie stratégie omnicanale.
Ce qu’il faut retenir
L’IA générative est en train de tuer le modèle d’acquisition digital classique. Le phénomène du zéro-click remet tout en question.
Mais cette crise ouvre une opportunité énorme pour le print :
✓ Moins de concurrence sur ce canal
✓ Impact mémoriel plus fort
✓ Expérience sensorielle unique
✓ Complémentarité parfaite avec le digital
✓ ROI qui redevient intéressant
Parce que dans un monde où tout le monde utilise les mêmes outils IA pour dire la même chose, ce qui fait la différence, c’est ce qu’on peut toucher.