Birds communication est une agence qui a pris son envol en 2012. Cinq ans plus tard, le petit oiseau a fait son nid et a réussi à s’installer dans le paysage de la communication toulousaine, grâce à une approche globale du marché. Rencontre avec l’un des fondateurs, Romain Mazars.
Romain Mazars appartient à cette jeune garde qui a investi de manière totalement décomplexée le monde de la communication. “J’ai fait les Beaux-Arts, puis une école d’Arts appliqués. J’ai obtenu ma licence en 2007. A cette époque, nous étions six graphistes indépendants organisés en collectif. Grâce aux stages effectués lors de nos études, nous avons commencé très tôt à travailler avec des agences, qui nous faisaient sous-traiter des dossiers”. Dès 2008, le collectif a pour ambition de mutualiser les compétences. Il faudra encore attendre quatre ans pour que l’effectif se stabilise et que cette ambition se réalise. “Finalement, nous avons créé notre SARL en 2012.” Une décision importante, explique Romain Mazars. “C’était devenu indispensable. On avait atteint un plafond avec notre organisation d’indépendants. On se rendait bien compte qu’on ne pouvait pas aller plus loin et que certains dossiers nous échappaient. Il fallait sauter le pas.”
Romain Mazars fonde donc Birds Communication avec notamment Anouck Rauly et entre dans la grande aventure de l’entreprenariat. Une expérience qui ne l’a pas traumatisé outre-mesure : “Nous avons appris sur le tas, mais les choses sont plus faciles quand on travaille en équipe. On peut partager les difficultés et trouver des solutions à plusieurs. Et puis, nous savons nous entourer de personnes-ressources qui sont de très bons conseils.” D’ailleurs, Romain Mazars sait accorder à la formation toute l’importance – relative – qu’elle mérite. “Quand je travaille avec quelqu’un, je regarde d’abord son book avant de m’intéresser à son parcours.”
Secteur concurrentiel
La toute fraîche agence arrive sur un marché déjà très mature. “La concurrence est assez forte sur le bassin toulousain, où nous réalisons 70% de notre chiffre d’affaires. Sur chaque budget, il y a au moins deux ou trois agences qui répondent aux appels d’offre. De plus en plus de petits studios ou d’indépendants se mettent sur les rangs.” Avec ses quatre permanents, Birds communication fait partie des agences de taille moyenne, sur un marché où les gros acteurs comptent 30 à 50 personnes. Pour tirer son épingle du jeu, l’agence parie sur les stratégies globales. “Nous travaillons aussi bien sur le print que sur le web. Pour nous, il n’y a pas de frontière entre les deux. Nous aimons réfléchir en amont et décliner ensuite notre proposition selon les priorités du client. Mais qu’il s’agisse d’impression, de community management ou de motion design, cela n’a aucune espèce d’importance.” Pour répondre aux demandes clients, l’agence traite un maximum de choses en interne.
Une relation privilégiée avec sa clientèle
“Nous préférons fidéliser nos clients, plutôt que de faire des one-shot. Nous ne courrons pas après les marchés publics. Ce n’est pas notre cible. C’est beaucoup de travail pour un résultat trop aléatoire”. D’autant que le bouche à oreille fonctionne bien. “Certains de nos clients nous ont ramené d’autres marchés”, explique Romain Mazars. Le site de l’agence est également une belle vitrine pour trouver de nouveaux clients : “le site donne une idée assez précise de notre approche créative et visuelle. Cela nous a même permis d’accrocher des clients à l’international, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Autriche notamment, poursuit le directeur de Birds communication. On essaie toujours d’apporter le petit plus qui va faire pencher la balance en notre faveur.
Par exemple, on a tout fait pour dénicher un imprimeur capable de nous proposer une brochure avec vidéo intégrée. C’est quelque chose de très novateur, qui plaît énormément à nos clients.” Une approche qui a su séduire de grands comptes, comme Airbus ou Vinci. “Il y a toujours des clients plus faciles à convaincre que d’autres, et c’est souvent un peu plus compliqué quand il y a des modes de fonctionnement bien définis. Mais on arrive à tirer notre épingle du jeu. Et puis, c’est à nous de nous adapter et de réussir à conserver notre créativité dans un contexte plus ou moins bordé”.
En matière d’impression, l’agence fait appel à plusieurs fournisseurs. “Nous travaillons principalement avec des imprimeurs de la région, pour des raisons de commodité, mais rien n’est figé. Chaque imprimeur a sa spécialité. Nous recherchons avant tout le savoir-faire, mais le côté humain a aussi toute son importance”.
Un développement équilibré
Romain Mazars envisage l’avenir de manière plutôt sereine. Il ne voit d’ailleurs pas en quoi Internet pourrait être un sujet d’inquiétude. “Nous travaillons avec un chef de projet web en interne et nous sommes très attentifs aux évolutions. Tout va de plus en plus vite en nous devons rester en phase avec ce que nos clients recherchent. Par exemple, nous développons de plus en plus de solutions de e-commerce, qui est une préoccupation grandissante chez nos prospects”. Pour lui, le danger, même s’il reste très relatif, concerne la production et la diffusion d’idées originales. “C’est vrai que nous faisons attention. C’est très facile de se voir refuser un concept qui sera retravaillé et réutilisé plus tard.
Pour prévenir ce genre de choses, nous cherchons toujours à rencontrer d’abord nos clients, afin de bien comprendre leurs attentes et de bien cerner la demande. Notre réponse personnalisée nous permet de limiter les contentieux”. Et permettre au petit oiseau de continuer à voler de ses propres ailes.