Comme beaucoup d’autres, Stéphane Bonnaud doit composer avec une concurrence tous azimuts. Plutôt que de se battre sur les prix, il a privilégié la relation-client, le service et la qualité. Une stratégie qui s’avère être payante.
Quand est né Loki ?
J’ai créé la société en 1999. Au départ, Loki était une entreprise axée autour de la sérigraphie, de l’impression textile et des étiquettes adhésives, car il y avait une demande forte à l’époque. Aujourd’hui, Loki a grandi, avec une offre de services et de produits élargie et avec une équipe qui compte désormais onze personnes.
Pourquoi avoir choisi de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?
J’ai commencé très jeune dans le métier. J’ai débuté comme maquettiste en imprimerie à dix-sept ans. Mon parcours a été riche de diverses expériences, et mon dernier poste salarié était un poste de commercial, ce qui m’a permis de bien identifier la demande et les besoins sur le bassin bordelais.
Vous avez gardé votre fibre créative ?
Je ne m’occupe plus de création pure, je n’en n’ai malheureusement plus le temps. Mais avoir cet œil créatif m’aide au quotidien dans la gestion des dossiers. Loki s’est développé grâce au bouche à oreille. Mais le bouche à oreille, c’est à double tranchant : soit il est bon et c’est un vrai accélérateur de business, soit il est mauvais et il peut vous obliger à mettre la clé sous la porte. Et pour que le bouche à oreille fonctionne correctement, il faut être vraiment à l’écoute de ses clients et leur proposer les meilleures solutions possibles. Pour cela, il est impératif de connaître tous les aspects du métier. C’est la clé du succès.
Vous êtes cher ?
Oui. Mais ce n’est pas franchement un problème. Tout le monde se bat sur les prix pour être compétitif, mais le client, ce qu’il veut avant tout, c’est être satisfait de son enseigne ou du marquage de son véhicule. Bien sûr, le prix a son importance, mais dès lors que la différence est justifiée – par la qualité des matériaux utilisés par exemple -, l’argument prix n’est plus décisif. Et puis c’est un métier où le relationnel et les rapports humains comptent énormément. En général, quand nous avons rendez-vous avec un nouveau client, nous lui proposons systématiquement une phase d’audit, qui nous permet de bien appréhender toutes ses problématiques avant de vouloir forcément « placer » une vente. Nous avons fait le choix de proposer un service qui soit réellement personnalisé, et ça nous a plutôt bien réussi jusqu’à présent.
Vous ne craignez donc pas la concurrence ?
Bien sûr que si, d’autant que nous sommes sur un territoire très concurrentiel, avec une multitude d’acteurs, qui vont du graphiste freelance aux franchises internationales qui font appel à des poseurs basés dans les pays de l’Est, bien moins chers que nous. Il y a une forte pression sur les prix. On essaie de garder des cartouches d’avance, en proposant de nouveaux produits, en allant sur les salons professionnels pour découvrir de nouveaux procédés, en investissant dans la formation de nos collaborateurs, pour que la qualité reste irréprochable. Nous essayons également de développer de nouveaux services aux entreprises.
Par exemple ?
Nous développons les sites Internet de nos clients. Ce n’est pas une offre qui semble révolutionnaire au premier abord, mais nous faisons en sorte de proposer des solutions qui soient réellement adaptées. A chaque fois, c’est la relation que nous établissons avec notre clientèle qui nous permet de créer une nouvelle offre ou de développer une offre existante. Ainsi, notre cœur de métier, c’est la signalétique. De fabricant d’enseignes, nous sommes devenus, en plus, décorateurs de devantures de magasins. Une activité qui nous a naturellement amené à proposer, en parallèle, un service de décoration intérieure pour les professionnels.
Que diriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer dans le métier ?
Que c’est un très beau métier, qui allie à la fois la création, l’artisanat et le relationnel. Mais c’est aussi un métier qui n’est pas forcément rémunérateur au regard du temps passé, et où la concurrence est féroce et acharnée. Pour se lancer, il faut, selon moi, être guidé par la passion.