Votre mission, si vous l’acceptez : devenir graphiste freelance. Pour vous infiltrer dans ce milieu particulier, vous devrez faire vos preuves afin de convaincre les clients potentiels, vous créer un réseau et effectuer toutes les déclarations réglementaires.
Une bonne carte de visite
En premier lieu, comme pour tout agent, il faut vous créer une identité crédible. Pour y parvenir, le mieux est encore d’effectuer des études qualifiantes dans le domaine du graphisme. Vous y acquerrez les techniques de base qui prouveront que vous avez les compétences nécessaires pour vous positionner en tant que graphiste. Un minimum de deux années d’étude dans une école d’arts appliqués ou une autre formation équivalente est fortement recommandée. Conservez tout ce que vous y apprenez dans un book, qui vous sera utile pour l’étape suivante.
Ce portfolio, dûment rempli, vous permettra de décrocher une première expérience professionnelle dans une agence. Oui, le chemin vers le statut de graphiste freelance passe idéalement par le salariat. Il ne faut pas considérer cette étape comme un détour, mais bien comme une manière de confirmer son expérience. Vous aurez ainsi l’occasion de vous confronter à vos premiers clients sans vous mettre en danger et, surtout, vous développerez encore votre potentiel. Vos futurs clients seront ravis de voir tout ce que vous savez faire, tout ce que vous avez déjà fait et le passage par une agence vous conférera plus de crédibilité que si vous sortez juste d’une école. Il faut se donner les armes pour convaincre sa clientèle !
Le bon moment
Vous avez un book bien rempli, vous avez commencé à fonder les bases de votre réseau professionnel ? Vous êtes peut-être prêt à vous lancer comme indépendant. Pour vérifier votre aptitude à passer de l’autre côté du bureau, répondez aux questions suivantes :
En avez-vous assez de devoir obéir à des horaires qui ne vous correspondent pas ?
Avez-vous envie de pouvoir choisir les projets sur lesquels vous allez travailler ?
Rêvez-vous de plus de liberté dans votre vie ?
Avez-vous déjà rencontré des personnes qui vous ont proposé de travailler directement avec vous ?
Êtes-vous prêt à perdre de nombreuses heures à remplir des documents administratifs ?
Si vous avez répondu « oui » à au moins quatre questions sur cinq, vous êtes mûr pour tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Si ce n’est pas le cas… Hé bien, si vous lisez cet article, c’est que vous êtes déjà en train de réfléchir à l’idée de devenir freelance. Dans de nombreux cas, c’est déjà un indice suffisant !
Le premier pas
Savez-vous combien il existe de statuts de travailleur indépendant ? Plus qu’un, en tout cas. Vous pouvez vous enregistrer comme auto-entrepreneur (ou comme micro-entrepreneur, qui est le nouvel intitulé de ce statut), tenter l’aventure en portage salarial, ouvrir une entreprise individuelle… Chaque statut a ses avantages et ses inconvénients. La micro-entreprise permet de ne payer de charges que par rapport à son chiffre d’affaires encaissé mais il est impossible de déduire les charges et le seuil de chiffre d’affaires est limité. C’est l’option choisie par de nombreux professionnels pour débuter, car sa comptabilité est simplifiée. Pour les sociétés, il pourrait être intéressant de se faire accompagner par un comptable afin de ne pas se perdre dans toutes les obligations.
Dans tous les cas, votre statut fiscal comme votre statut social doivent être en règle, ce qui vous permet d’éditer des factures aux normes, avec un n° de Siret qui vous sera délivré par l’administration. Dans le cas d’une micro-entreprise, les démarches d’enregistrement peuvent maintenant s’effectuer en ligne en quelques minutes seulement !
Les premières factures
Une fois que vous serez officiellement un graphiste indépendant, vous pourrez commencer à vous mettre à la recherche de vos premiers clients… et les facturer ! Une facture doit comporter vos coordonnées (dont le fameux numéro de Siret), la mention de la TVA (si vous l’appliquez), une date d’échéance. Vous pouvez d’ailleurs songer à des acomptes, qui pourront être indiqués sur vos devis… Des logiciels, en ligne ou non, vous assistent dans toutes ces démarches afin d’obtenir en quelques clics des factures conformes aux règles en vigueur. Conservez tous les documents, qu’il s’agisse des factures que vous éditez ou de celles que vous payez. Vous devrez être à même de les fournir sur simple demande de l’administration. Il vous faudra ensuite suivre de près votre gestion : déclarer mensuellement ou tous les trois mois votre chiffre d’affaires et payer les charges afférentes. Très rapidement, vous pourriez ressentir le besoin de faire appel à un comptable. C’est plutôt un bon signe, car cela indique que votre entreprise est en train de se développer.
Afin de garder cet objectif en tête, il est conseillé de fixer dès le début de votre activité un seuil de rentabilité : estimez combien d’argent vous avez besoin d’obtenir par mois, anticipez sur vos futures périodes de vacances bien méritées, prévoyez les charges sociales, ainsi que les achats de fournitures, logiciels et autres… Et établissez vos tarifs de manière à pouvoir atteindre les seuils fixés. Dans l’idéal, il faudrait même inclure un peu de marge, mais seuls les freelances les plus expérimentés y parviennent aisément.
Article co-écrit dans le cadre du partenariat KobOne / Exaprint