Fondé en 2013 par Aurélien Arnaud et Elsa Audouin, le studio lyonnais La Direction s’amuse à toutes les tester. Quoi ? Découvre-le ici…
Les directions pardi. En collaboration avec Exaprint et la revue étapes:, le duo s’est livré à l’élaboration de la recette d’un festival idéal en exploitant tout le potentiel des produits proposés au catalogue. Baptisé Pangramme Festival, c’est à un événement fictif aux supports bien réels que le studio a donné vie, à travers une expérimentation d’une police de caractères. Rencontre.
Propos recueillis par Léo Bufi
Contenu
- 1 Vous avez fondé le studio La Direction en 2013. Qu’est-ce qui vous y a poussés et quel a été votre parcours depuis ?
- 2 Comment vous répartissez vous les rôles au sein du studio ?
- 3 Vous affectionnez particulièrement la typographie, au point qu’elle devient la matière première de vos créations d’identités. Qu’est-ce qui vous attire dans le jeu typographique ?
- 4 Parmi tous vos projets d’identité, lequel vous a demandé le plus de réflexion et pourquoi ?
- 5 Le défi lancé par Exaprint de jouer avec divers supports d’impression vous a donné l’envie d’imaginer l’identité d’un faux festival, le Pangramme Festival. Comment avez-vous pensé et conçu chaque objet à partir de cette idée ?
Vous avez fondé le studio La Direction en 2013. Qu’est-ce qui vous y a poussés et quel a été votre parcours depuis ?
AURÉLIEN ET ELSA : Nous venions de passer une année à travailler chacun de notre côté, sur différents projets et faisions le même constat : travailler seul comme jeune freelance n’est pas idéal. Nous avions envie de pouvoir échanger sur les projets, de mutualiser les compétences, de pouvoir se critiquer, se soutenir. C’est un appel d’offres qui nous y a poussés, pour l’identité du Sucre à Lyon. Le projet était très complet (identité graphique, site web, affiche, signalétique), et nous a permis de déployer la collaboration à plusieurs niveaux. Depuis, nous travaillons à l’identité de structure culturelles, notre spécialité.
Comment vous répartissez vous les rôles au sein du studio ?
A&E : Nous faisons exactement la même chose, nous assumons la même part de création, d’administratif, d’exécution des fichiers, d’échange avec nos clients, de service du café… L’égalitarisme a toujours été la base de notre association, et c’est ce qui nous permet de garder la même dynamique qu’à nos débuts.
Vous affectionnez particulièrement la typographie, au point qu’elle devient la matière première de vos créations d’identités. Qu’est-ce qui vous attire dans le jeu typographique ?
A&E : Tout ! C’est la base de notre métier. Trouver le ou les caractères qui soutiendront la communication d’un projet est une des premières étapes de notre travail. Il n’y a jamais eu autant de dessinateurs de caractères, la jeune scène est particulièrement florissante. Le regard que portent nos clients sur la typographie évolue. Ils y sont de plus en plus sensibles. Ensuite vient la phase de composition, où l’on cherche comment utiliser une police, quelles formes va-t-on pouvoir extraire de celle-ci, comment peut-on la déployer sur tous les supports de diffusion pour établir un système de composition et de mise en page pouvant s’appliquer à l’ensemble des formats.
Parmi tous vos projets d’identité, lequel vous a demandé le plus de réflexion et pourquoi ?
A&E : Depuis janvier, nous travaillons sur la nouvelle identité visuelle du Grame (Centre national de création musicale à Lyon). Pour ce projet, nous sommes partis d’une réflexion avec l’équipe autour des notions de langage et d’expérimentation, qui nous a portés vers une phase de dessin de lettres. Il en sortira dans quelques semaines une identité graphique qui s’articulera autour d’un caractère hybride.
Le défi lancé par Exaprint de jouer avec divers supports d’impression vous a donné l’envie d’imaginer l’identité d’un faux festival, le Pangramme Festival. Comment avez-vous pensé et conçu chaque objet à partir de cette idée ?
A&E : Nous avons abordé cette proposition comme un projet d’édition, en utilisant chaque support pour un contenu différent, en considérant l’ensemble de ces objets un peu comme les pages d’un livre. Un pangramme est une phrase qui contient (au moins) les 26 lettres de l’alphabet. Ils sont souvent utilisés dans les spécimens typographiques ou dans les logiciels de gestion de fontes. On en trouve dans toutes les langues et de toutes les tailles, cela donne souvent des phrases absurdes, et c’est cela qui nous amuse. C’était un corpus de texte idéal pour investir ces différents formats. Nous avons choisi d’utiliser le Tiempos, un caractère de labeur qui s’inspire du Times New Roman de Stanley Morison et du Galaxie Copernicus de Chester Jenkins et Kris Sowersby, euxmêmes conçus à partir du caractère Plantin.
Découvrez toute l’interview dans le n° 252 d’étapes: !