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Zéro-pub : Apple définit le nouveau luxe

par mktg_exap
4 minutes de lecture

Cupertino vient d’annoncer l’intégration d’un ad-blocker dans tous les OS de la marque à la pomme. En cela, elle ne fait que suivre le mouvement initié par Firefox et d’autres. Mais ce qui frappe, c’est que la publicité en ligne ne représente ni une source de revenu ni un axe de développement pour Apple, à l’opposé de bon nombre d’acteurs du web, Google en tête.

casque audio souris et clavier apple et carnet avec stylo

Cette tendance n’a rien d’innocent. Dans un monde digital saturé de publicité et dans une ère post-Snowden où chaque consotoyen* s’inquiète pour la confidentialité de ses données, Apple prend un virage à contre-sens… en faisant preuve une fois de plus d’un sens avancé de l’innovation.

Le client est désormais prêt à payer pour ne plus subir la pub

Cela fait plusieurs années que l’on parle d’un Internet à deux vitesses, mais aujourd’hui, cette notion prend du sens. D’un côté, il y a et il y aura toujours l’Internet « des masses », un univers d’hyper-consommation où la publicité visible et invisible prédominera. Clairement, ce sera le modèle Google, où beaucoup de services sont offerts car monétisés grâce à la publicité et à l’exploitation des données personnelles des consommateurs… Rappelez-vous le vieil adage “Quand c’est gratuit, c’est vous le produit ». De l’autre côté – et c’est nouveau – on verra émerger un Internet d’individus conscients et exigeants qui seront prêts à payer pour préserver leur confidentialité. Comme disent les spécialistes, Apple crée un nouveau modèle « disruptif » en se distinguant de son principal concurrent non pas sur le terrain habituel (performances des appareils, fonctionnalités, design), mais en déplaçant le débat sur un sujet nouveau… et sensible.

La fin d’un business-model dominé par la pub

Pendant des années, des startups ont fleuri aux quatre coins du globe avec la vente de publicité pour seul et unique modèle économique. Au fil du temps, les technologies se sont améliorées pour permettre aux annonceurs de tracer le consommateur en permanence. Mais en parallèle, les conso-toyens se sont adaptés, ils ont développé une connaissance de ces nouveaux outils tout en modifiant leur perception de la publicité en ligne. Des chercheurs ont par exemple identifié assez récemment le phénomène de « banner-blindness » : le cerveau humain des internautes détecte par habitude ce qui s’apparente à une bannière publicitaire, et le zappe littéralement…

Certaines « pépites » du web ont également eu les plus grandes difficultés à implémenter un modèle de publicité en ligne : Twitter est l’exemple le plus probant en la matière, les utilisateurs semblant rejeter les contenus publicitaires…

L’avènement d’un marketing responsable ?

La force d’Apple a toujours été d’innover en anticipant les tendances… Ce micro-évènement que représente le changement des règles de confidentialité des terminaux iOS préfigure probablement une nouvelle ère dans le marketing. Après le data-marketing, boulimique de données et friand de publicités hyper-contextualisées qui frappent chirurgicalement, j’ai la conviction que nous allons voir apparaître un marketing plus responsable, axé sur le dialogue et l’échange avec un consommateur que les marques considèreront comme intelligent.

Le papier comme support marketing respectueux du client

Dans ce schéma qui se préfigure, le papier apparaît comme un support de choix pour les marques qui souhaitent ne pas agresser leurs clients tout en leur offrant un espace de dialogue serein et intelligent. Le papier ne s’impose pas, il ne me suit pas, et il est vecteur d’émotions…

Il y a une maxime que j’emploie souvent : “Quand vous regardez le digital, le digital regarde en vous”. Ça, les consommateurs en sont désormais conscients, et pour beaucoup, ils n’en veulent plus. Apple l’a bien compris, et tous les professionnels de la communication devraient s’en inspirer, en particulier dans leur relation au support imprimé. Car le papier, lui, se laisse regarder sans vous scruter 🙂

*Merci à nos lecteurs de nous avoir signalé l’origine du néologisme conso-toyen ou contoyen, inventé par Philippe Deschemin : http://www.amazon.fr/Contoyen-Philippe-Deschemin/dp/2954876700

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